Topo guide et cartes du Chemin de Stevenson

Chemin de Stevenson : le bon choix de cartes, topo-guides et autres outils d’orientation.

chemin stevenson guide
L’itinéraire du chemin de Stevenson vu dans sa globalité

Quelques mots d’histoire : Les premières cartes d’état major des Cévennes et du Vivarais ont été réalisées au XVII siècle pour faciliter la tâche aux dragons du roi qui pourchassaient les protestants dans les montagnes du Vivarais et d’Ardèche. En 1598, après trente ans de guerre de religion, l’édit de Nantes accorde des lieux de culte protestant en France (75 dans le Vivarais). En 1685 Louis XIV révoque l’édit de Nantes et fait pourchasser les protestants par ses redoutables cavaliers : les dragons. La résistance s’organise en Ardèche, et il s’ensuit de sanglants combats et la destruction de villages jusqu’à la mort ou l’exil des derniers protestants.

L’extrait de la carte de Cassini (ci-dessous en noir et blanc) montre la topographie nationale de la France telle qu’elle existait au XVIII siècle.

Mais revenons au chemin Stevenson, cartes et topo guide.

Question : Pour s’orienter sur le chemin de Stevenson, est-il nécessaire d’emporter un topo-guide (quel topo-guide ?), des cartes (quelles cartes ?), une boussole, un GPS ?

Des éléments de réponse : (rédigés par Pierre TINEL qui exerça la profession d’accompagnateur en moyenne montagne et guide de haute montagne pendant 20 ans).

1ère réponse simple : Le chemin de Stevenson ou GR70 est balisé. Pour une personne habituée à ce genre d’exercice, une carte IGN au 50 000 (1 cm sur la carte = 500 mètres sur le terrain) suffit amplement pour suivre son chemin, repérer les bifurcations, les distances qui séparent les villages, les altitudes, la longueur et la dénivellation de l’itinéraire. Tout au long du chemin, il suffira de repérer et de suivre les marques rouges et blanches (qui balisent tous les chemins de grande randonnée (GR)) et les quelques panneaux d’indication portant les termes GR70 ou Chemin de Stevenson.

chemin de stevenson topo-guide

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Simple, n’est-ce pas !

Cependant… Quelques remarques.

Première remarque : Pour nuancer ce que j’ai écrit ci-dessus. Au Monastier sur Gazeille, chaque jour que l’été nous donne, nous voyons arriver au gîte d’étape des marcheur(se)s fatigué(e)s qui ont perdu leur chemin entre le centre-ville du Puy en Velay et Le Monastier sur Gazeille. Pas de conséquence grave, mais parfois des kilomètres en plus, de la fatigue en plus, de l’agacement, de l’inquiétude, de la soif, et une réduction du temps de repos au gite d’étape.

Nous allons voir plus bas comment éviter cela…

Quelle carte utiliser sur le chemin de Stevenson?

Vous pouvez utiliser les cartes IGN à l’échelle 25 000ème (1cm sur la carte = 250 mètres sur le terrain) qui sont les plus précises et celles qui comporte le plus d’informations topographiques. L’inconvénient est qu’il en faut plusieurs pour couvrir l’ensemble du chemin.

Pour pallier à cet inconvénient, l’IGN commercialise une carte qui couvre l’ensemble du chemin de Stevenson, à l’échelle 1/100 000 (1cm = 1 km). Avec cette carte on perd en précision mais on gagne du poids et de la place dans le sac. Elle donne une bonne vision d’ensemble et permet de voir où se trouve les bifurcations importantes.

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Seconde remarque : Ce que la carte ne vous indiquera pas ; Les hébergements (hôtels, gites d’étape, auberges, chambres d’hôtes, campings, etc), les points de ravitaillements en eau ou en alimentation, les lieux à visiter (patrimoine architectural, historique, naturel), les expositions culturelles, les musées, les points de vue remarquables, les pharmacies, les postes, taxis, etc, etc…

C’est pour apporter des informations supplémentaires qui ne figurent pas sur les cartes que les topo-guides de randonnée ont été créés. Pour le chemin de Stevenson, les topo-guides les plus utilisés sont : le topo guide de la fédération française de randonnée et le topo-guide intitulé « Miam-miam-dodo » de M.V Cambriels édité au « Vieux Crayon ». Le premier présente l’itinéraire sur une cartographie au 50 000 IGN (Institut géographique national), le second représente l’itinéraire sur des plans plus dépouillés à l’échelle 1 cm = 375m. Le second comporte davantage d’informations logistiques et culturelles que le premier et il décrit sur le même ouvrage les itinéraires du chemin de Stevenson et du chemin Regordane.

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Les topo-guides sont mis à jour tous les 2 ou 3 ans. Au moment de l’achat, ne vous faites pas refiler l’ancienne édition ! les hébergements et commerçants changent, disparaissent ou se multiplient.

L’achat et l’usage d’un topo-guide est utile pour improviser en cours d’itinérance. Evidemment l’usage des appareils connectés changent la donne, mais à ce jour la « couverture » internet n’est pas totale sur l’itinéraire (Elle diffère selon les fournisseurs d’accès internet).

L’avenir proche, c’est le développement « d’applications spécifiques randonnées » pour portables qui offriront aux marcheurs « connectés » toutes les informations culturelles, commerciales, géodésiques et autres concernant leur itinéraire.

 

Pour éviter de perdre son chemin…

Quelques suggestions préventives

La première cause d’égarement est l’étourderie, le manque d’attention : quand on est fatigué, quand on bavarde avec les amis, quand on rêve, quand on pense à autre chose … et hop, on loupe la bifurcation. C’est vite fait, ça arrive à tout le monde…

Conseil préventif pour limiter cela : la veille au soir ou le matin avant de partir, observez attentivement la carte ou le topo-guide. Repérez les croisements de GR, et les points sensibles où il est possible de se tromper (les gros changements de direction). Quand vous serez en chemin, vous aurez en tête qu’à tel endroit vous avez intérêt à être attentif et que tout le reste de votre itinéraire vous pouvez laisser vagabonder votre esprit.

S’initier à la lecture de carte est le meilleur service que l’on puisse se rendre quand on veut découvrir intelligemment une région, quand on veut se donner la liberté du choix de son itinéraire, quand on veut improviser un nouvel itinéraire après s’être égaré. Avec un peu d’habitude, on devient capable de créer ses propres itinéraires, même là où il n’y a pas de chemin marqué sur la carte.

Est-il nécessaire de se munir d’un GPS ? (Global positioning System – appareil de géolocalisation par satellites ). On ne peut pas dire qu’un GPS relève d’une réelle nécessité pour parcourir un itinéraire balisé tel que le chemin de Stevenson… Si vous envisagez l’achat d’un GPS, il faut tout de même savoir que cet appareil ne guérit pas de l’étourderie, qu’il nécessite un certain apprentissage pour se rendre utile, qu’il nécessite des piles, que l’ensemble pèse un peu plus dans le sac.

Est-il pertinent de se munir d’une boussole? A mon sens, oui, une boussole vous rendra de grands services à chaque bifurcations où vous doutez de la direction à prendre. Le topo guide vous permettra de savoir si votre chemin part vers le sud, le nord, l’Est ou l’Ouest. Votre boussole vous indiquera votre orientation. Cette utilisation nécessite très peu d’apprentissage.

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Se retrouver quand on s’est perdu…

Pas de panique, sur le chemin de Stevenson, on n’est jamais très loin de la civilisation. Ceci dit, ce n’est pas la même chose d’être perdu entre Le Puy en Velay et le Monastier sur Gazeille ou d’être perdu au pic de Finiels dans le brouillard.chemin stevenson guide

Que faire quand on a perdu son chemin ?

Chaque situation est différente selon les capacités des personnes égarées, la fatigue, l’heure, la météo, le relief, la nature du terrain, la présence ou pas d’un téléphone portable, d’outils d’orientation, etc. Cependant on peut avancer quelques principes adaptés au chemin de Stevenson.

 

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Carte de Cassini – Ce qui existait de mieux au XVI ème siècle

Essayez de déterminer s’il vaut mieux revenir sur vos pas jusqu’à la (présumée) source d’erreur ou si vous pouvez vous aventurer en terre inconnue jusqu’à rejoindre la bonne route. Cette question est essentielle. D’un point de vue pratique, il vaudra souvent mieux revenir sur ses pas pendant 1 heure plutôt que de marcher au « pifomètre » dans une direction approximative sur un terrain ou l’on risque de faire empirer la situation.

Pour s’engager en terre inconnue, il vaut mieux avoir au minimum une carte et savoir la lire, interpréter ses symboles. Dans le brouillard en montagne, prudence, il peut y avoir un relief infranchissable, un torrent, une falaise. Pour suivre une direction constante dans la nuit ou le brouillard, une boussole est bien utile à condition de savoir l’utiliser.

N’oubliez pas les numéros de téléphone d’urgence : le 17 pour Police-secours, le 18 pour les pompiers.

Autres lectures au sujet du chemin Stevenson : cliquez sur le lien Etapes du chemin Stevenson

Et puis des conseils pour choisir vos hébergements

sur le chemin de Stevenson

En guise de conclusion :

Le parfum d’aventure, l’incertitude, le risque, le romanesque, sont à la randonnée ce que le sel est à la gastronomie. Tout est affaire de dosage, de goût et de santé !

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