Stevenson au pays des camisard

En 1878, l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson part à pied du village Le Monastier sur Gazeille, traverse les montagnes du Velay, le Gévaudan, le Mont Lozère, pour rejoindre le sud des Cévennes où s’est déroulé la guerre des camisards au 18ème siècle.

Stevenson au pays camisard

Mais que fut donc cette guerre des camisards ?

Voici quelques éléments de réponse…

Le début de la guerre des camisards est généralement situé en juillet 1702, quand un groupe de protestants qui, ne supportant plus les méthodes répressives (torture et emprisonnement) à l’égard des protestants, se révoltent contre le curé du village Le Pont de Montvert (Lozère), libèrent des prisonniers et assassine l’abbé.

Le nom de camisard viendrait de « camisa » (chemise en occitan) car ces combattants issus du milieu paysan et artisan se battaient vêtus de simples chemises contre les soldats du roi.

L’historien Philippe Joutard souligne que l’histoire des camisards, transmise par la tradition orale dans les Cévennes, a laissé une empreinte profonde dans la région. Selon Joutard, la tradition orale se transmet surtout au sein des familles et des groupes d’amis, et elle ne cite pas seulement la mémoire de héros, mais surtout la mémoire de gens fidèles à leurs convictions et met en valeur une attitude de résistance et de non-conformisme, déterminant une culture, une façon de vivre, des idées politiques.

camisard
Au Pont de Montvert

Le voyageur qui passe au Pont de Monvert verra ici et là dans le village plusieurs panneaux d’information dédiés à la mémoire des victimes ou des acteurs de la guerre des camisards.

A partir de 1702, des centaines de protestants guidés par des meneurs « inspirés » s’organisent en bandes et s’en prennent aux curés et aux civils catholiques, commettant des actes de vengeance, de destructions, de « règlement de compte ». Les autorités locales font appel aux troupes royales pour tenter de réprimer le mouvement de rébellion. En 17003, plus de 20 000 soldats (fusiliers et dragons) sont en place. Les camisards pris les armes à la main sont pendus ou brulés sur le bucher, leur maison sont incendié et rasée.

Pendant 2 ans la guérilla fait rage entre civils et entre civils et militaires. Pour briser la résistance des camisards, tous les moyens sont utilisés : déportation des populations de protestants qui soutiennent les camisards, destruction de villages, massacre de familles entières…

En 1704, la plupart des chefs camisards se soumettent et sont autorisés à quitter la France, ils se réfugient en Suisse. Jusqu’en 1710 de nouvelles tentatives de rébellion sont écrasés puis un certains calme s’établi, mais ce n’est qu’en 1787 que les persécutions à l’égard des protestants cessent après la signature de l’édit de Versailles qui reconnaît la liberté de culte.

Pendant la guerre des Camisards entre 1702 et 1704, près de 500 civils auraient été assassinés par les camisards. 10 000 camisards auraient pris part aux combats et parmi eux, 2000 seraient mort les armes à la main, plus de 1000 auraient été exécutés sans jugement, plusieurs centaines auraient été jugés, condamnés à mort et exécutés par pendaison, supplice de la roue ou sur le bucher. Plus de 2000 camisards auraient été emprisonnés ou envoyés au galères.

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