GR 70 : Quels bagages emporter sur le chemin Stevenson?

GR 70 - bagage

Qu’emporter sur le GR 70 ? (Chemin de Stevenson)

Les lignes qui suivent serviront peut-être à ceux qui ne connaissent pas le climat du Velay et du Gévaudan, ou à ceux qui s’aventurent pour la première fois dans un périple d’une douzaine de jours à pied comme c’est le cas sur le GR 70.

A ceux qui hésitent au sujet du contenu de leur sac, rassurez-vous on en passe tous par là un jour ou l’autre…

Au fil des heures de marche, nos douleurs nous invitent à méditer sur la différence entre l’agréable, l’utile, et l’indispensable. Vous remarquerez en lisant le journal de route de Stevenson que s’il n’avait pas emporté de boussole, il prit tout de même une bouteille de Beaujolais et dès le premier jour, constatant les peines de Modestine, il délesta son « infâme » chargement de son batteur à œufs et de son gigot de mouton.

N’oublions pas que si l’on s’en va flâner sur les chemins, c’est entre autres pour mettre un brin de couleur et de poésie dans nos existences « bétonnées », pour nous extirper de nos vies quotidiennes « aseptisées » et « normalisées », pour mettre un peu d’imprévu dans nos routines. Dès lors, il suffit parfois de changer un détail comme omettre d’emporter un GPS (système de positionnement par satellite) pour que la vie devienne passionnante… Stevenson n’avait pas de matériel d’orientation et il se perdit parfois, mais fit de pittoresques rencontres et de délicieux bivouacs…

Revenons à nos bagages : Préparer son sac, c’est déjà mettre son esprit en chemin et « rêver » par avance son périple, comme imaginer le temps qu’il pourrait faire au passage d’un col, visualiser un sentier sur une carte, évoquer les refuges et les bivouacs, prévoir les casse-croutes et les soins corporels. Cette rêverie est très utile car elle amène à se documenter et à apporter un peu d’objectivité dans le foisonnement des idées reçues et dans nos propres représentations d’un parcours.

Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir facilement accès à une riche documentation, mais cela ne dispensera pas de faire des choix selon nos gouts personnels, nos capacités physiques, notre expertise et notre budget.

En 1878, en matière d’information, notre écossais dû se contenter des commentaires des habitants du Monastier qui, mentionna-il dans son journal, « s’étaient mis d’accord pour me menacer de mésaventures ridicules et de mort subite sous plusieurs formes étonnantes. On attirait quotidiennement et éloquemment mon attention sur le froid, les loups, les voleurs et par-dessus tout le mauvais plaisant nocturne ».

Les particularités du GR 70 :

1) On trouve facilement toute la logistique nécessaire pour parcourir le GR 70 avec un âne et de le faire rapatrier au point de départ.

2) Sur le GR 70, il est possible d’utiliser les services de navettes automobiles pour transporter ses bagages de gite en gite, ou pour se faire transporter soi-même.

3) On trouve des possibilités de ravitaillement tout au long du GR 70, presque sur chaque étape.

4) Sur le GR 70, on traverse de nombreux villages où l’on trouve un bureau de poste qui permet d’expédier des vêtements ou des objets devenus inutiles.

5) Sur le GR 70, les températures ne sont pas celles de la haute montagne ni celles du sud de France, mais on devra supporter des amplitudes thermiques de 20 à 25° centigrade et des températures fraiches la nuit : Au Monastier sur Gazeille, même en juillet, il n’est pas rare que le thermomètre affiche 6° ou 8° la nuit.

6) Le GR 70 se situe en montagne habitée, couverte de pâturages, de cultures ou de forêts, à une altitude maximum de 1700m, et la dénivellation moyenne à gravir chaque jour est de 600 mètres pour une durée de (moyenne) de 5 à 6h si vous le parcourez en 12 jours. De ce fait, il est tout à fait accessible aux familles avec enfants et aux seniors.

GR 70 - bagage

Par conséquent :

1) Pour ceux qui veulent porter un mini sac.

Deux possibilités : soit partir avec un âne qui portera le gros de vos bagages, soit faire transporter vos bagages par un prestataire qui véhiculera vos bagages d’étape en étape dans votre lieu d’hébergement. On trouve ces prestations au Monastier.

Prenez un maximum de repas en gite, table d’hôte, restaurant, snack, etc… selon votre budget. Alors… avec ou sans âne ?

Pour vous aider à décider, je vous invite à la lecture du « journal de route » de R. L. Stevenson, qui a décrit avec finesse et humour les relations ambivalentes qu’il eut avec Modestine pendant 12 jours. L’essentiel à retenir, c’est qu’il ne faut pas être pressé si l’on part en telle compagnie.

En revanche, cela ne manque pas de charme et favorise grandement la marche avec des enfants. En famille, ça ne manque pas d’intérêt. Gros avantage, vous avez tout votre équipement à portée de la main et vous portez très peu sur votre dos.

2) L’autonomie complète :

Bivouac, belle étoile ou camping. C’est la formule qui vous laissera les souvenirs les plus inoubliables et le plus fort sentiment de proximité avec la nature. L’intérêt majeur de cette formule, c’est de vous offrir une très grande liberté quant à la longueur des étapes que vous pourrez faire sur le GR 70.

Le prix à payer, si on voyage sans âne, c’est de porter soi-même un sac qui semble toujours trop lourd, quoique depuis 1878, les sacs de couchage ont été bien allégés, la lanterne a été remplacée par la lampe frontale à diodes, et il n’est pas indispensable d’emporter avec soi un revolver et un gigot de mouton…

Consultez le site internet randonner-léger, c’ est une mine de renseignements pour ceux qui recherchent à la fois l’autonomie et la légèreté.

3) Avec ou sans enfant ?

Le GR 70 est bien adapté aux enfants, justement parce qu’il offre différentes options de portage et la possibilité de louer des ânes.

Evidemment, avec des enfants et des baudets, il faut prévoir des étapes plus courtes que pour un adulte seul, et donc du temps supplémentaire. Ça vaut vraiment la peine de faire une première expérience sur 2 ou 3 jours avant de se lancer sur un parcours comme le Stevenson.

On trouve autour du Monastier sur Gazeille de très jolis itinéraires en boucle qui permettent de faire un « galop d’essai » de quelques jours. Et la possibilité de louer des ânes chez Christophe Anazimut

 

GR 70

 

4) GR 70 : Le choix de l’itinéraire ?

Il y a différentes façons de marcher sur les pas de Stevenson :

Soit en suivant scrupuleusement ses étapes jour après jour,

soit en étant aussi approximatif que lui dans ses techniques d’orientation et son choix d’itinéraire…

Stevenson n’allait pas sans but, puisqu’il avait écrit à sa famille en quittant le Monastier que le prochain lieu où lui adresser du courrier serait la Poste restante, à Alès. Mais à ma connaissance, notre écrivain n’a pas laissé de note dans lesquelles il aurait précisé le chemin exact qu’il projetait de suivre. Peut-être ne le savait-il pas précisément à l’avance et se contentait-il de se diriger « à l’estime » vers quelques points bien identifiés.

Selon certains auteurs, il possédait une carte très approximative de la région mais il avait emporté avec lui des livres relatant l’histoire de la guerre des camisards et il comptait bien se rendre là où ces combats sanglants avaient eu lieu… et il est probable que la célèbre ânesse « Modestine » ait quelque peu contribué au tracé du chemin de Stevenson.

Alors… bon cheminement sur le GR 70 !